¿ TAVUSSA ? (30) La Loi, entre vous et nous

Comme chaque année, le Sénat sponsorise l’installation de grands placards sur les grilles du Jardin du Luxembourg le long de la rue Médicis. J’ai toujours reproché à ces panneaux d’empêcher la vue sur les jardins, et j’avais proposé qu’au lieu de photos d’insectes répugnants ou de trognes rubicondes d’artisans en pleine activité, on y présente de grandes photographies de ce qu’on pourrait voir du jardin si les panneaux n’étaient pas là. Je n’ai pas été écouté, ni même entendu.

Ainsi, voici une nouvelle exposition d’une quarantaine d’agrandissements d’aquarelles de Noëlle Herrenschmidt. Elles représentent des palais, des salles et des scènes de la vie publique où la loi s’élabore, se discute, se vote et s’applique. L’exposition se tiendra du 16 septembre au 14 janvier 2018. Vous avez tout le temps.

Tout cela est assez joli et traite avec un grand respect ces lieux et ces hommes (et ces femmes, oui, d’accord, d’accord) qui font la loi. Je n’ai rien contre ce respect. Je serais même plutôt favorable à la pompe, pourtant souvent désuète et parfois ridicule, qui entoure tout cela. Il est toujours bon d’impressionner le peuple. En tout cas, moi, ça m’impressionne.

Cependant, dans cette exposition, un détail me perturbe. C’est le titre :

LA LOI, entre vous et nous

Qu’est-ce qu’on entend par là ?

Pour moi, bien sûr, il ne fait pas de doute que, dans l’esprit de l’auteur, ce « vous« , c’est vous, c’est moi, c’est nous, nous qui passons rue de Médicis et qui regardons les affiches.

Mais alors, qui est ce « nous » ?

Est-ce lui, l’auteur, ou plutôt elle, l’artiste ? Vraiment, c’est peu crédible. Ce serait très surprenant que Madame Herrenschmidt utilise le nous royal quand elle parle d’elle.

Alors, qui est ce « nous » ? Je ne vois qu’une possibilité : le « nous« , ce ne peut être que le Sénat, probable commanditaire des œuvres exposées, le Sénat, ses élus, ses attachés parlementaires, ses administrateurs, ses questeurs, ses fonctionnaires. J’y ajouterai l’Assemblée nationale, et les personnels symétriques, peut-être aussi le Ministère de la Justice, l’Ordre des Avocats, la Police, la Gendarmerie et j’en oublie peut-être encore. Surement même. Ça fait beaucoup de monde et ça justifie complètement le pluriel. Ils sont nombreux, ces « nous », moins nombreux que les « vous », mais beaucoup plus importants. Ça, on le sent bien dans la formulation du titre : « La Loi, entre vous et nous« . Si on nous avait dit « La Loi, entre vous et moi« , on aurait compris que l’on voulait nous expliquer tranquillement ce qu’est la Loi et comment elle se fabrique.  Mais non, on nous a bien dit : « La Loi, entre vous et nous » et j’aurais tendance à le comprendre comme cela : « La Loi, elle est là et elle se dresse entre vous et nous » ? On ne va quand même pas mélanger les torchons et les serviettes et la Loi est là pour faire la part des choses.

Cette dichotomie  de la société n’est pas nouvelle et nous autres les « vous », nous en avons l’habitude : « Selon que vous serez « vous » ou « nous », les jugements de cour … »

Vous pensez peut-être, que je fais un peu de paranoïa teintée de populisme antiparlementaire et que j’exagère dans la sémantique, mais à l’heure du politiquement correct à tous les étages, je trouve que les « nous » auraient pu faire un peu attention à ne pas vexer les « vous » que nous sommes. C’est déjà assez dur comme ça d’être modeste.

ET DEMAIN, AH ! LES BELLES BOUTIQUES : J.FEUILLET À BOURGES

 

19 réflexions sur « ¿ TAVUSSA ? (30) La Loi, entre vous et nous »

  1. « Je pense fondamentalement qu’une élite, issue de son éducation ou de ses preuves, est nécessaire à la bonne conduite d’une société, sans mépriser bien sûr les autres parties de la société toutes aussi nécessaires. »
    Il me semble d’ailleurs avoir lu des trucs de ce genre dans Socrate, mais comme pour Winston Churchill, il est possible qu’on lui ai attribué plus qu’il n’en a dit.

  2. Cher René-Jean,
    Rassures-toi, je n’ai rien vu de désobligeant à mon encontre dans tes propos et pour autant je ne suis pas toujours en phase avec tes prises de position. Mon insistance sur le Lycée Saint Louis n’était pas pour signifier une quelconque supériorité de Philippe ou moi pour y avoir usé nos fonds de culotte mais bien pour exprimer ma foi dans l’élitisme et la méritocratie, dont nous devons bien admettre que nous en sommes des représentants, à une époque où, en France en tout cas, des militants et des gouvernants prêchent et agissent pour instaurer l’égalitarisme et un nivellement par le bas. Je pense fondamentalement qu’une élite, issue de son éducation ou de ses preuves, est nécessaire à la bonne conduite d’une société, sans mépriser bien sûr les autres parties de la société toutes aussi nécessaires. C’est mon opinion, plutôt libérale, je l’assume, et je n’adhère pas aux démonstrations des intellectuels qui prêchent une autre vision. Rassures-toi, tes propos m’intéressent aussi, surtout si je n’y adhère pas, et même si parfois je ne les comprend pas.

  3. Cher Jim,

    Partant du constat universel de l’incommunicabilité inter-humains, il y a longtemps que j’ai renoncé à demander des éclaircissements (probablement parce que je sais – dans ma modestie – que l’obscurité est en moi et qu’elle finira par me posséder totalement un jour ou l’autre).

    C’est pour cela que j’essaye d’être rigolo dans mes propos en même temps que je m’évertue à susciter le questionnement chez d’éventuels et rarissimes lecteurs ou lectrices.

    Je ne suis pas, comme un romancier, dans le business de la création de personnages à partir des êtres qu’il m’arrive de fréquenter mais dans celui de la recherche d’explications pour les comportements (ceux des autres comme les miens) qui ME surprennent. Même si l’incommunicabilité est mon hypothèse de base, je cherche toujours (selon le conseil de Karl Popper) des manifestations, des témoignages de ce qui pourrait l’infirmer… je n’ai pas encore complètement perdu espoir… ce qui, d’ailleurs, me tient encore en vie!

    Même si le malentendu est quasi perpétuel entre VOUS et moha, je tiens à préciser que je n’avais pas une seconde la mauvaise intention (dont le paradis est tapissé) de dénigrer tes capacités d’analyse. (Même si je soutiens que tout se mesure à l’aulne de normes humainement construites et donc relatives).

    Je vouais simplement rappeler une évidence de base en psycho-sociologie (psychologie à 5 sous diraient les méchantes langues) selon laquelle tout observateur/commentateur a tendance à survaloriser ou valoriser positivement tout propos ou tout comportement qui ressemble aux siens. (On est pas loin du Francis Bacon, si cher à Philippe!)

    Maintenant, je n’échappe pas à la règle et je n’ai rien à redire à ton ‘analyse’. Je crois même la partager comme je partageais les premiers propos de Philippe sur le VOUS et le NOUS que je qualifias ‘d’intéressants!’ J’ai juste voulu aller un peu plus loin et il semble que mon effort de pénétration dans les broussailles pour créer une voie transversale ait, comme le papillon qui bat tranquillement des ailes dans le port de New York, provoqué un Typhon sur Nagasaki!

    Rassures-toi et rassures-moi, il n’y avait rien de péjoratif dans mes propos ni sur tes facultés analytiques ni sur la hiérarchie (toujours contestable et contestée) des lycées français à vocation ‘préparatoire!’

    « Toutes les disciplines mènent à Rome! » (et donc à l’eucharistie; un ‘narrative’ en vaut un autre et il n’y a que ça!)

    Tartuffe enjoignant à Laurent (pas un saint celui-là) de la serrer lorsqu’il entre en scène à la Comédie Française!

  4. Ben oui! L’élitisme, y a qu’ça de vrai! Saint Louis c’était le Saint des Saints mais l’autre n’était que le grand, même si que le grand des grands. Philippe c’était les Maths, moi c’était l’Agro (symbolisée par un poireau, ça ne s’invente pas) d’où peut-être mon sens de l’analyse dont je suis fier qu’il ait été remarqué. Et Merde à Freud!

  5. J’ai dit récemment que, dorénavant, quand je ne comprendrai pas, je demanderai des éclaircissements, mais là, je renonce.

  6. Effectivement, à mon âge (qui est presque le même que le vôtre, mais cela n’explique pas tout!) ma carte écran radar est un peu (n’en rajoutez pas!) sclérosée ou figée!

    On passe donc de l’État c’est Moha! au petit Croisé de Poissy…

    Ce qui explique beaucoup de choses…

    Je n’ai donc pas eu qu’un bref pépin de mémoire mais un énorme noyau d’abricot en orbite dans le cervelet à moins que ce ne soit dans mon verre à digestifs (Saint-Louis était-il un Bourbon frelaté malgré leS ceintureS de chasteté [l’usage du pluriel s’impose] du temps béni des croisades)!

    J’espère pouvoir digérer cette info. et ne plus commettre d’erreurs sur l’étape partagée de vos pérégrinations respectives…

    Puisque l’on est dans le constat de l’inefficacité de la répétition visant à changer les cerveaux depuis longtemps fermés (certains psychanalystes, à la suite de tonton Sygmund, considèrent que la boite se ferme dès 3 ans!); je te répète, pour la Nième fois, que le ‘Message’ n’est pas DANS une affiche ou tout autre produit communicationnel.

    La croyance en l’eucharistie est, chez moi, révolue. Le message réside physiquement et surtout fiscalement (monnaie FIDUCIAIRE) dans la tête (Mind and Heart) du récepteur (in his own Book!).

    C’est ce dernier (le récepteur guidé par son passé) qui sélectionne et construit le sens ou le Message SI et, dans l’affirmative, lorsqu’il prend en compte le produit communicationnel (métaphoriquement: l’hostie et le vin de messe) et projette sur lui les préjugés (corps et sang de Jésus) qu’il a acquis et accumulés dans la mémoire consciente et inconsciente de son lointain passé (ses 3 premières années selon les Freudiens).

    Ainsi, si Philippe et toi décryptez l’affiche (ici reproduite) sur ‘La justice entre VOUS et NOUS’ de façon semblable (Philippe dit qu’il se retrouve en TON SENS DE L’ ANALYSE’) c’est que vous avez élaboré des zones de décryptage (et de jugement) semblables ou similaires sur vos cartes écran-radar respectives lors de votre séjour mémorable au Lycée Saint-Louis où vous étiez dans la même classe de prépa, je présume!

    Ayant fait celle de Sc. Po. à Sc. Po., et mes PONTS dans la FAC de Journalisme des plaines ondulées de l’Iowa, la description de mes perceptions vous parait ‘pas claires’ ou, comme tu le dis si précieusement, ‘absconses!’ en mettant Philippe dans ce brouillard par souci pacificateur, je présume encore!

    Comment peut-on connaître ‘le message à transmettre’ si l’on ne fait pas partie de l’équipe de marketers ou ‘communiquants’ qui l’a conçu et a confié à l’affichiste la mission de l’exprimer par son art?

    Le commun des mortels (ceux qui ne font pas partie de l’équipe de ‘communiquants’ de l’organisme annonceur) n’agit et pense que sur sa propre prise en compte et interprétation sélective (perso, modeste). L’immodestie du NOUS consistant à prétendre que puisque nous sommes deux à voir, à comprendre et décrire la même chose, cela nous permet d’affirmer que ‘le sens’ ou ‘le message’ est bien dans l’affiche. Quiconque l’imagine autrement que VOUS n’est pas digne de faire partie de votre NOUS (académique) tant il manque de clarté dans la description de ses interprétations absconses!

    Selon les Freudiens, cette perception et interprétation sélective est fondamentalement fonction des rapports cognitivo-affectifs (anschauungen) que le récepteur-décrypteur a eu avec sa tendre maman avant 3 ans!

    Ayant un peu connu la maman de Philippe, je vois bien dans leurs propos respectifs, (ce n’est pas ‘DANS LES PROPOS’ [m’exprimant en français traditionnel, je suis pris dans les sillons rectilignes de l’expression classique – enseignée dans les classes terminales et à Saint-Louis – de la pensée française, fille aînée de l’Église] mais dans la VISION que mon modeste Moha cyclonique a de leurs jugements et interprétations qui me semblent se ressembler!

    (J’enverrai à Philippe une copie d’un article du NYT qui conforte cette ‘fulgurance!’ [dans l’adversité de ‘fins connaisseurs,’ l’immodestie est de mise]; ‘fulgurance’ que vous ne manquerez pas de qualifier d »ineptie!’ entre vous, anciens de Saint-Louis, le petit Poissydain bêtement mort aux main des Maures à Jérusalem!)

  7. Combien de fois faudra-t-il répéter que nous n’étions pas au Lycée Louis le Grand mais au Lycée Saint Louis. Faudrait pas mélanger les Louis tout de même!

  8. Eh! VOUS, les p’tits copains de Louis le Grand, Lycée de l’État c’est NOUS (royal), faites attention à ce que vous écrivez! L’œil du cyclone, de l’ouragan et du typhon vous surveille quel que soit l’océan sur lequel vous divaguez!

  9. Le Kentucky et le Tennessee c’était la semaine dernière. Y avons goûté des Bourbons délectables et de la Country Music extra, pure Blue Grass. Terminons notre périple en Caroline du Sud, à la frontière de la Georgie, demain. Les ouragans sont passés avant nous, fort heureusement. Retour demain.

  10. je vois que même aux tréfonds du Kentucky, à moins que ce ne soit aux confins du Tennessee, malgré la musique assourdissante et l’alcool frelaté, ton sens de l’analyse ne t’a pas abandonné. La mienne était très proche, mais un cyclone semble l’avoir emportée.

  11. Entre nous, ou plutôt entre vous (Phil et R-J) et moi (Jim), vos diatribes deviennent absconses. Pour moi, l’affiche paraît claire, notamment par le message à transmettre. D’abord une astuce grossière pour faire peuple, celle d’un ton de camaraderie et de confidence (« de toi à moi » ou « entre nous »). Ensuite le message, une sorte de séparation entre VOUS, pauvres…, et NOUS. NOUS, bien que nous soyons deux, logeant dans des Palais séparés (le visuel signifiant de l’affiche) qu’on vous autorise à visiter une fois pas an lors de la journée du patrimoine, sommes LE, LE législateur, c’est pas un LE de modestie, ça pourrait être un LE de majesté, mais non cela ferait trop royal, non, c’est un LE divin, celui du Dieu unique, et c’est nous, LE Pouvoir qui édictons les lois que vous autres, pauvres …, pauvres quoi?, devrez obéir car si vous les enfreignez c’est à votre patrimoine propre qu’on s’en prendra. NOUS c’est pas VOUS, VOUS NOUS avez élus pour vous représenter, pauvres…, et MOI pauvre…, pauvre quoi au fait? JE signe, après avoir présenté mes salutation citoyennes et soumises, après avoir fait précéder ma signature du traditionnel « relu et approuvé », Jim.

  12. C’est marrant…

    quand toi, tu ne comprends pas quelque chose, c’est ce quelque chose ou celui ou celle qui le narre qui n’est pas clair(e)…

    Quand je ne comprend pas quelque chose, je pense à la loi de la variété requise d’Ashby (pionnier de la cybernétique/informatique britannique, un matheux lui-aussi)!

    Selon cette loi, un système varié et/ou complexe ne peut jamais dépasser (ou est toujours réduit à) la complexité/variété du système de décryptage (du récepteur, lecteur, concepteur) qui l’appréhende.

    EX. la théorie de la relativité d’Einstein appréhendée par un imbécile est une imbécillité. C’est là une métaphore un peu facile (mais claire) du phénomène technique selon lequel: un produit communicationnel imprimé ou enregistré en technicolor et cinémascope (ou cinérama ou 3D) diffusé par un récepteur de télé noir et blanc (Black & White pour être politiquement correct) ne peut être vu par le téléspacteur qu’en noir et blanc et sur petit écran.

    Aussi, si je ne comprend pas quelque chose, persuadé des limites de mon système d’appréhension (c’est le grand avantage que le dernier de classe a sur le premier), je m’efforce de LE [mon système d’appréhension ou de décryptage] complexifier en réfléchissant longuement et en lisant de grands et longs textes qui, si je parviens à les bien digérer, me permettent de lire en diagonale et de développer des regards aussi croisés que sarrasins ou mauresques.

    Je me souviens (d’après les lectures de ton blog, car je lis ton blog, moi; je n’ai pas à son égard une âme malivole, moi!) que tu as développé un stratagème tout azimuts pour répondre de façon dissuasive à quiconque ose te suggérer que les choses pourraient être un peu plus complexes que tu sembles les avoir spontanément décodées.

    Omniscience ou fermeture d’esprit?

    Les réponses à tes questionnements sont clairement énoncées sur mon blog. Comme je sais que mes réflexions sont complexes, j’y ajoute les lectures de référence qui permettraient aux lecteurs éventuels de complexifier leur système de décryptage. Évidemment, c’est presque aussi long que du Proust, vu que l’on vient de loin!

    Évidemment, la vie m’eût été plus facile si je m’étais contenté, comme d’autres, de péroqueter, avec toute l’autorité que confère la répétition anonée, les matières « universellement » (hexagonalement) enseignées en classes terminales de la République, fille aînée de l’Église.

    Mais j’ai eu le malheur de continuer à penser, au delà de ce terminus national, dans des Universités de différents pays (occidentaux, il est vrai) et dont Macron vient de rappeler la dimension universaliste. Ça complexifie pas mal! Et la modestie absolue se substitue à la suffisance relative!

    Pour moi, les maths ne sont pas une mode mais un univers discursif (a narrative) inventé par des humains et qui leur permet de faire bien des choses. Tout comme la religion chrétienne, – à la quelle on doit aussi de magnifique édifices architecturaux tels que les Cathédrales ou les Abbayes romane, gothiques, baroques, modernes, etc. -, les mathématiques ont fait réaliser un paquet de merveilles mais aussi d’atrocités. En tout cas, ce discours ne nous permet pas de mieux comprendre la Nature et l’Humain.

    Nous sommes toujours aussi surpris par les catastrophes et les cataclysmes que les Égyptiens le furent par les sept plaies ou que les Portugais du temps de Voltaire ou que les Mexicains et les Italiens d’aujourd’hui par les irruptions volcaniques…

    Grâce aux maths on mesure juste mais que mesure-t-on au juste?

    Et sur le plan humain, les nazis (pour n’évoquer qu’eux) ont fait pire que le roi Érode dont le massacre des enfants est aussi rapporté dans l’Ancien Testament (un autre Narrative).

    Aucun système descriptif inventé par l’homme n’a rempli sa mission. Même avec les maths l’homme ne contrôle (partiellement d’ailleurs) que ce qu’il a inventé.

    La nature nous échappe! Ouvre ta télé, même en noir et blanc, tu verras tous les jours de multiples infirmations de tes (ou de vos) certitudes!

    Est-ce assez suffisant?

  13. J’ai décidé de prendre les choses un peu différemment, pour un temps du moins. On verra ce que ça durera. Souvent, jusqu’à présent, quand dans un des tes commentaires je ne comprenais pas une phrase, une allusion, une référence, je ne disais rien, je ne demandais pas d’explication, Je pensais « de toute façon , peu importe, il y a longtemps que j’ai compris dans quel sens il va. » Mais, cette ignorance acceptée, ça a fini par me laisser un gout bizarre, un gout d’inachevé, et la crainte de manquer peut-être quelque chose d’important. Alors, dorénavant, quand je ne comprendrai pas, je demanderai des explications. Ça te fera de la matière.
    Cette nouvelle affirmation selon laquelle  » Les maths… parfait exemple d’une praxis incontestée (ou si peu) que l’homme a inventée et s’efforce d’appliquer à tout… l’architecture, l’ingénierie, l’économie, la conquête spatiale… « , n’est-elle pas incompréhensible quand on pense que, sans les mathématiques, l’architecture, l’ingénierie, l’économie, la conquête de l’espace, la lumière avec laquelle on s’éclaire, l’ordinateur avec lequel on écrit, la voiture avec laquelle on va acheter son dentifrice, l’avion avec lequel on va à Cassis, tout cela n’existerait pas. Dire que l’homme s’efforce d’appliquer les maths à tout, c’est exactement prendre les choses à l’envers. Les maths, ce n’est pas une mode frivole qui passera mais qui pour le moment bouffe le temps au détriment des sciences humaines et qu’on essaierait de plaquer sur les réalités de la vie juste pour enquiquiner les littéraires. C’est d’elles que découle tout ce qui permet à ceux qui ne sont pas encore de purs esprits de réfléchir au chaud et à l’abri.
    « Carte écran radar? Toi qui a servi dans la French Air Force!, c’est cette carte en 3 dimensions… »
    Je ne demandais pas une nouvelle définition de ce concept que tu as déjà exposé à de si nombreuses reprises, je donnais simplement un exemple de ce qu’il faudrait faire quand on donne à un mot un autre sens que le sens commun et que l’on veut être compris, pour autant que cela soit possible, c’est-à-dire le définir.

    « Quant au Rubicon, je l’ai sûrement traversé, né, comme toi, en 1942, mais dans l’autre sens… »
    Que signifie « traverser le Rubicon dans l’autre sens » ? Et d’abord dans l’autre sens que qui ?
    Dans l’autre sens que César ? En traversant le Rubicon, César s’interdisait volontairement toute possibilité de retour et rendait la guerre civile certaine. C’est ce qu’il voulait. Le traverser dans l’autre sens que César, qu’est-ce que ça veut dire ? Rentrer dans le rang ?
    Ou alors voulais- tu dire « dans l’autre sens que moi » ? Mais moi, je n’ai jamais franchi aucun Rubicon, ni dans un sens ni dans un autre. Alors, qu’est-ce que ça veut dire ?
    1942, cette date est-elle encore une allusion à quelque chose que je n’aurais pas compris ?
    Il va falloir être plus clair.

  14. Rumeur…

    Il semblerait que le gendarme du sens unique ait quitté Saint-Tropez pour le Bassin d’Arcachon à moins que ce ne soit pour celui du Jardin du Luxembourg!

    Les maths… parfait exemple d’une praxis incontestée (ou si peu) que l’homme a inventée et s’efforce d’appliquer à tout… l’architecture, l’ingénierie, l’économie, la conquête spatiale et même le marketing et la communication politique… rien de bien naturel dans tout cela! On commence tout juste à entrevoir où ça mène!

    Par ailleurs…

    ‘Âme malivole’ chez Rabelais M’a (manifestement pas NOUS ) semblé faire allusion à une indisposition de la carte écran radar d’un individu dans l’appréhension de certains aspects cognitivo-affectifs (ANSCHAUUNGEN dans Weltanschauung) de l’univers mental d’un autre… Mais, tout comme les inquisiteurs, on peut avoir une âme malivole pour les meilleures intentions du ciel et de la terre (dont, il est vrai, l’enfer est pavé!).

    Carte écran radar? Toi qui a servi dans la French Air Force!, c’est cette carte en 3 dimensions (Eh oui, maths encore, en attendant l’échec…) que couvre (foot print) les émissions d’ondes radar horizontales et verticales (pour les verticales on ne doit plus parler de ‘foot print’ à moins de marcher sur les murs ou au plafond comme les araignées!

    C’est sur ces cartes (ou contre ces cartes) en 3D qu’ ‘on’ (le ‘nous’ militaire des contrôleurs d’opérations aériennes assistés d’ordi et autres gadgets numériques, – encore et toujours les maths -) situons les échos des ondes revenus après avoir heurté un objet qu’il faut rapidement identifier à partir des infos dont nous disposons et que nous (ou nos ordis) avons (ont) stockées.

    Métaphoriquement, chez l’être humain, la carte écran radar et les mémoires vives d’info. constituent notre univers mental à partir duquel nous percevons le monde et en construisons le sens (unique à chaque personne [le moi épistémologique] – hors NOUS de armée de l’air -).

    Quant au Rubicon, je l’ai sûrement traversé, né, comme toi, en 1942, mais dans l’autre sens…

    La démocratie repose sur le respect de la diversité et la quête du désaccord, la dictature, en tout point, repose sur le sens unique et univoque!

  15. « ce ‘nous de modestie’ est effectivement bien trop prétentieux pour moi »
    Au contraire, le « nous de modestie » porte bien son nom. Il est utilisé pour mettre en évidence que celui qui parle ne représente pas lui-même mais un ensemble, une société, un groupe…D’ailleurs, très modestement comme d’habitude, tous mes rapports commençaient par quelque chose comme ça : « Suite à la mission qui nous a été confiée par la Compagnie XYZ, nous nous sommes rendus le jj/mm/aa sur les lieux du sinisre afin de … »
    Par ailleurs, un de tes philosophes favoris, j’en suis sûr, Pascal, avait dit « Le moi est haïssable ». Elevé par les « ventriloques de Dieu » auxquels tu fais souvent référence, j’ai retenu la leçon et je n’utilise plus que le « nous de majesté »..

    « Ceci dit, merci encore de tenter de me conserver dans le droit chemin… du sens unique! »
    Mais c’est normal, mon vieux ! Toi, tu persiste bien à essayer, non de conserver, mais d’amener mon âme « malivole » sur le chemin de la pensée « bénévolante » universelle.

    L’avantage du sens unique, c’est de permettre au lecteur de comprendre sinon l’esprit du moins la lettre. On a toujours le droit de mettre un autre sens derrière les mots, mais alors, il faut prévenir et définir un lexique. C’est d’ailleurs ce que font beaucoup d’auteurs d’articles techniques en précisant avec ce fameux « nous de modestie », par exemple : « dans la suite de ce texte, nous désignerons par les mots de Carte-Ecran-Radar le concept de…. »

    Je pense que pluriel de Homo academicus doit être Homines academici, mais franchement, le latin n’était pas mon fort et le thème, c’est plus dur que la version.

    Quant au Rubicon, il y a longtemps que tu l’as franchi.

    Puisque nous en sommes revenus aux sujets scolaires, je n’ai toujours compris ni pourquoi, ni comment, ni par qui  » les maths ont été inventées pour s’auto-confirmer ».

  16. Universitaire marginal, j’ai toujours cru que le ‘moi’ et le ‘je’ étaient encore plus modestes que le ‘nous dit de modestie’ si fréquemment usé par mes honorables collègues! Donc, ce ‘nous de modestie’ est effectivement bien trop prétentieux pour moi qui n’ai jamais éprouvé le besoin de recourir à la force… de l’union (des individus en un ‘nous’) qui la fait!

    En passant ma soutenance (en anglais… d’où une autre possibilité d’erreur de ma part) j’ai cru comprendre que ce pouvoir d’utiliser le ‘nous’ dit et répété ‘de modestie’ académique était reconnu lorsque les 5 membres du jury (dont un d’une université extérieure et un autre d’une discipline différente) se déclaraient unanimement d’accord pour faire entrer le doctorant ainsi devenu docteur dans leur confrérie d’ Humani Academici. J’ai tenté de mettre Homo Academicus, pourtant bien singulier, au pluriel…. Le fort en thème va sûrement me remettre sur la voie royale et me faire franchir le Rubicon!

    Ceci dit, merci encore de tenter de me conserver dans le droit chemin… du sens unique!

  17. « Louis XIV se plaisait à répéter en toute circonstance, la France c’est Moha! »

    Non ; Louis XIV ne se prenait pas pour la France. Plus modestement, il disait : « L’Etat, c’est moi »

    Par ailleurs, le « nous » est toujours utilisé par les huissiers, les juges, les experts et même par la Reine d’Angleterre. On appelle ça le « nous royal » ou le « pluriel de majesté« .
    Il existe aussi un « nous de modestie » : celui qui est utilisé dans les publications savantes ou universitaires, mais cela, ce n’est pas pour « nous« .

  18. Intéressant…

    Peut-on poursuivre ce raisonnement dans une autre direction (un lecteur qui aime à faire l’école buissonnière) que celle induite par l’auteur?

    Bien que dans toutes les matières, – incarnées par des profs qui ne semblaient guère m’apprécier -, j’aurais souhaité avoir un copain qui tombe malade pour l’escorter à l’infirmerie lors des examens, j’ai quand même un vague souvenir – ourdi dans les cours d’histoireS – que le singulier était le propre de l’ancien régime. Et ce, même si l’individu régissant devait se mettre lui-même au pluriel, usant du fameux ‘nous royal’ (d’ailleurs bêtement conservé dans le ‘nous académique’ d’aujourd’hui) auquel tu fais allusion. J’ai cru entendre, moi itou, de la bouche d’un prof d’histoire que Louis XIV se plaisait à répéter en toute circonstance, la France c’est Moha!

    Avec la Répubique, issue de la Révolution et dont le mot clef de la devise est ÉGALITÉ, protégé à sa gauche par la Liberté et à sa droite par la Fraternité, il s’agit bien de l’égalité de TOUS devant la loi. Le singulier d’exception est passé au couperet de la guillotine!

    Toutefois, comble de paradoxe, pour que la balance de la justice qui tranche « entre nous et vous » penche de notre côté, il nous faut trouver un avocat d’exception dont la perception et l’expression sont uniques (autant que les honoraires d’ailleurs!)

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