¿ TAVUSSA ? (34) – Brexit-Dreyfus, même combat

Comme le temps passe, comme les choses changent !

Je me rappelle vaguement que David Cameron avait engagé son référendum sur le maintien ou non de l’UK dans l’UE pour faire taire la fraction anti-européenne de son propre parti.

Je crois me souvenir de Theresa May défendant le REMAIN pendant la campagne.

Je pense l’avoir vue avaler son chapeau pour pouvoir prendre le poste de Premier Ministre chargée de rendre effectif le résultat du scrutin, c’est-à-dire le BREXIT.

Je suis pratiquement sûr de l’avoir entendue dire qu’un Hard Brexit serait sa ligne de conduite et que jamais l’UK n’aurait à payer les 50 milliards réclamés par l’UE pour commencer à négocier.

J’ai encore dans l’oreille l’écho de la semaine dernière qui disait que Theresa May, toutes couleuvres avalées, considérait qu’une somme de 40-45 milliards d’€ était finalement « equitable » et qu’un accord sur la frontière Irlande du Nord-République d’Irlande et sur les droits des expatriés avait été trouvé.

Et voilà que j’apprends que le Parlement vient de voter un amendement qui soumet tout accord négocié par le Gouvernement de Sa Majesté à l’approbation du Parlement. Autant dire que, compte tenu des dates limites imposées, il sera impossible de parvenir à un accord avec l’UE.

On attend le prochain virage…

Il faut avouer que, même dans le quinquennat français précédent, on n’avait pas vu une telle série de maladresses, de fanfaronnades, de mensonges, de bêtise, de démagogie, de contradictions et d’échecs. Et pourtant…

J’entendais l’autre jour un journaliste d’origine britannique, Alex Taylor, évoquer l’ambiance de gueule de bois qui règne en UK depuis le premier matin du Brexit. Il n’y a pas une conversation à plus de trois qui n’aborde le sujet et qui ne se termine en dispute. Des enfants ne parlent plus à leurs parents, des pères ont fermé leur porte à leur fils, des commerçants Brexiteurs sont boycottés par les Remainistes et des Remainistes demandent la nationalité française (française, vous vous rendez compte !). Bref, c’est l’affaire Dreyfus.

Une petite anecdote citée par le même Alex Taylor, très représentative selon lui :

Grimsby est une petite ville de 90.000 habitants située dans l’estuaire de l’Humber dans le Lincolnshire. C’est essentiellement un port de pêche et un lieu de transformation des produits de la mer. Grimsby a voté à 70% pour la sortie de l’UK de l’Union Européenne et, pour le moment, ne déclare pas le regretter. Ce qui n’empêche pas la Municipalité d’écrire à Theresa May pour lui demander d’obtenir de l’UE qu’elle lui accorde une sorte de statut particulier de franchise douanière afin que son industrie vitale Grimsby Seafood ne pâtisse pas du Brexit. Plutôt malin, non ? Le député du coin aurait même déclaré que, dans cette demande, il voyait « a sign of the post-Brexit optimism. »

Moi, ça m’amènerait plutôt à penser que ces gens-là ne vivent pas dans le même monde que nous.

Le 24 mai dernier, un mois avant le référendum, devant les arguments des Brexiteurs, j’écrivais : The English ?…Let them go !

Mais aujourd’hui, je le regrette, ce mouvement d’humeur. Il semble que je ne sois pas le seul d’ailleurs, et que si c’était à refaire, les Anglais…Enfin…Mais je dis maintenant : The English? They want back? Let them in!

 

ET DEMAIN UN COLLAGE DE SEBASTIEN

2 réflexions sur « ¿ TAVUSSA ? (34) – Brexit-Dreyfus, même combat »

  1. Le Brexit repoussé aux calendes grecques, comme ça, en attendant, on continue de profiter de la largesse de l’UE, c’est bien cela ? Courage Barnier !

    Et retour du français/allemand à Bruxelles – mais ça c’est une autre histoire qui dépend de nos amis Allemands – si l’on ne veut pas courir le risque de devoir se conformer à la juridiction anglaise pour des documents « en anglais ».

  2. The Brit’s are in deep sh…! Moi non plus je ne souhaite pas qu’ils y restent (in the sh…) mais ils auront du mal à en sortir (pas de l’Europe, mais of the sh…).
    Cela dit, le vote du parlement la semaine dernière nous a rappelé que le Royaume Uni (Uni? pas à propos du Brexit en tout cas) est bien une démocratie: pas question de livrer à l’Exécutif (Mme Theresa May) les pleins pouvoirs hors de son contrôle. Même pendant les heures sombres of WW II, Winston Churchill a dû batailler sans cesse avec ce parlement jaloux de ses prérogatives très anciennes et, à la fin de la guerre, victorieuse pour le Royaume Uni, celui-ci, ingrat, l’a renvoyé faire de la peinture. Winston Churchill, peu rancunier, a simplement prononcé cet aphorisme resté célèbre depuis:« la démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres. »

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