Au revoir là-haut – Critique aisée n°109

Critique aisée n°109

Au revoir là-haut !
Albert Dupontel – 2017
Laurent Lafitte, Albert Dupontel, Nahuel Pérez Biscayart, Niels Arestrup
d’après le roman éponyme de Pierre Lemaitre (Goncourt 2013)

Dès le début, j’ai bien aimé Albert Dupontel. Vers 1990, c’était Dupontel tout court. On l’entendait beaucoup sur Rire et Chanson et on le voyait peu chez Drucker. Son type de stand-up comedy était bien trop grinçant, dérangeant. Déjà, on disait : il est fou, Dupontel. Et puis, on oubliait : c’était Dupontel tout court. Et puis, il a eu quelques rôles au cinéma et, au générique, maintenant, c’était Albert Dupontel. Bon, mais dans les cabarets et les cafés-théâtre, c’était toujours Dupontel, tout court. Et puis, il y eu son premier film, Bernie, et là, on a repris en choeur : Il est fou Dupontel, complètement fou. Fou comme réalisateur, inventeur de scènes totalement inattendues, ahurissantes, choquantes, et, la première surprise passée, à hurler de rire. Et fou comme acteur aussi, avec ses yeux exorbités, ses cheveux en bataille, son rire idiot, son accent populaire (du Nord ?). Et puis, il a eu des rôles de plus en plus importants, de plus en plus variés. Alors on a dit : C’est vrai qu’il est fou, Dupontel, mais, comme acteur, qu’est-ce qu’il est doué. Sa folie l’a amené parfois un peu loin dans le lourd : Neuf mois ferme. Mais on ne lui en a pas voulu, puisqu’il est fou, Dupontel.

Et maintenant « Au revoir là-haut« . Il est fou Dupontel, il a la folie des grandeurs.

Il est fou Dupontel, mais il est doué, vraiment doué, comme réalisateur, j’entends.
Il est doué pour les scènes d’action : dans les scènes de tranchées, meilleur que Spielberg dans le Cheval de Guerre (par ailleurs, film raté) et que Jean-Pierre Jeunet dans Un Long Dimanche de Fiançailles (trop léché), il vous laisse assourdi, horrifié, essoufflé.
Il est doué pour les scènes comiques, pour les diriger et pour les jouer, on le savait.
Il est doué pour les scènes fantastiques, on le découvre
Il est doué pour le choix et la direction des acteurs Niels Arestrup, en père escroc et complexe, Michel Vuillermoz en fonctionnaire intègre et poussiéreux, Laurent Lafitte en méchant sardonique et caricatural, et les autres dont je ne connais pas les noms, le maire, la servante, la sœur…
Il est doué pour les décors, ceux des tranchées, des hôtels particuliers et des taudis de l’après-guerre, pour les costumes, les robes, les masques (ah ! les masques ! …)

Il est doué, Dupontel. Il est fou, mais il est doué.

AND TO-MORROW, TO MY AMERICAN FRIENDS AND FAMILY

Une réflexion sur « Au revoir là-haut – Critique aisée n°109 »

  1. Un très bon film sur tous les plans en effet. Allez le voir, la critique est sincère.

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