Magic in the Moonlight (Critique aisée 40)

Magic in the Moonlight    (Woody Allen)

Comme avant lui Renoir, Ford, Hitchcock, Altman, Truffaut ou Rohmer, Woody Allen est un homme qui, depuis près de cinquante  ans, construit une œuvre, pierre après pierre. Commencée avec la farce, dont le meilleur exemple est Prends l’oseille et tire-toi (1969), il est passé rapidement à la chronique New Yorkaise intellectuelle et sophistiquée dont Annie Hall (1977) et le magnifique Manhattan    (1978- Ah ! L’ouverture de Manhattan !) sont les modèles. Viendront ensuite dans le désordre des fantaisies (Zelig), des comédies de mœurs (Hannah et ses Sœurs), des chroniques sociales (Radio Days), d’innombrables comédies psychanalytiques (Hollywood Endings) et même de films noirs (Le Rêve de Cassandre).

Depuis quarante ans, Allen sort pratiquement un film par an. Ses quatre dernières productions ont été:
2011-Minuit à Paris
2012-To Rome with Love
2013-Blue Jasmine
2014-Magic in the Moonlight
À part  To Rome with Love , très décevant, les trois autres sont des merveilles.
Minuit à Paris et Blue Jasmine ont été suffisamment célèbrés par la critique pour qu’il ne soit pas nécessaire que j’y ajoute mon propre encens.

Parlons de Magic in the Moonlight

Contrairement à pas mal de critiques professionnels qui tirent à la ligne en paraphrasant le scénario, moi qui préfère aller au cinéma sans rien connaître du film si ce n’est le nom du réalisateur, je ne vous dirai rien de l’histoire de « Magic in the Moonlight ».
Sachez seulement (de ma part) que tout se passe dans une l’ambiance élégante de grande bourgeoisie Anglo-américaine de la Côte d’Azur des années trente. Vous y verrez de belles maisons, de magnifiques baies rocheuses, des piscines somptueuses et des voitures de rêve, sans compter les magnifiques robes des femmes et les costumes des hommes au confort très british. Ambiance sophistiquée, raffinée, élégante. Un langage châtié, des dialogues brillants et spirituels. Des acteurs à la diction impeccable, au jeu théâtral mais subtil. Des amours contrariées, inavouées, des situations attendues, des retournements prévus, mais tellement plaisants.

À quoi cela vous fait-il penser?
Un milieu fortuné, des personnages élégants, un langage brillant, des amours alternées, des surprises attendues ?
Cherchez encore un peu…

C’est ça: Marivaux, Marivaux joué par la troupe de la Comédie Française.

Avec une mention spéciale pour Colin Firth, vraiment extraordinaire dans son personnage à évolution.

4 réflexions sur « Magic in the Moonlight (Critique aisée 40) »

  1. Magic in the Moolight est typiquement un « feel good movie », on en sort heureux. Moi aussi en tout cas. Le même week-end, j’ai vu un autre film, Gone Girl, tiré du roman éponyme, un excellent film mais dont je suis ressorti perturbé, à tout le moins perplexe, tout le contraire d’un « feel good ». Deux films, deux reactions!

  2. Pour moi, une fois l’écran éteint, il reste ce qui reste après un diner agréable en bonne compagnie, une conversation spirituelle avec un vieil ami, un doux paysage en automne, une pièce de Marivaux bien jouée, et, parfois, un film de Woody Allen, c’est à dire pas grand chose, mais un peu de bonheur tranquille, d’élégance sophistiquée et de sérénité dans un monde de brutes.

  3. un accent anglais superbe,de belles échappées sur une Cote d’Azur de rêve,un subtil marivaudage,mais que reste t il de tout cela une fois l’écran éteint?
    Pas grand chose et cela m’a déçu.

  4. Tout à fait d’accord avec cette critique . J’ajouterai que ce film m’en a rappelé un autre dont l’histoire est pourtant différente mais avec les mêmes accents (anglais « polished » bien sûr), je parle de My Fair Lady, un Colin Firth qui me rappelle le Professeur Higgins avec son orgueil et sa condescendance, et surtout deux fins parfaitement superposables.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *