Interstellar (Critique aisée 41)

Interstellar….Interminable
La séance dure 3h45 et le film à peine moins de 3 heures..
Rien que le fait de commencer par ce détail vous indique que ma critique ne va pas être vraiment élogieuse.
Que dire de ce film à part redire qu’il dure 169 minutes ?
     -que le scénario vous largue au bout d’une heure et demie dans des explications pseudo scientifiques assommantes sur la relativité du temps  la suite de l’aventure devenant incompréhensible, bien que très attendue car très conventionnelle dans ses rebondissements ?
     -que le commandant de bord, le meilleur de la NASA, le seul capable de conduire l’engin le plus sophistiqué du monde, est un retraité reconverti dans la culture du maïs depuis des années, mais qu’il n’a rien perdu de ses qualités de pilote, ni de son accent paysan.
     -que nous sommes maintenant habitués à ces effets spéciaux qui n’ont plus grand chose d’étonnant ?
     -que y en a marre qu’il y ait toujours un happy ending invraisemblable.
     -que la seule originalité du film consiste en ses robots, qui ressemblent à des armoires électroniques des années 70.
Si vous êtes amateur d’images  de voyages dans l’espace et d’accidents spectaculaires de vaisseaux spaciaux sur fond de vide étoilé, allez revoir Gravity (2013) dont les scènes d’action étaient bien mieux réussies avec un scénario  moins confus mais tout aussi invraisemblable.
Si vous êtes amateurs de dissertations prétentieuses sur l’origine de l’homme et sur son avenir, revoyez 2001-Odyssée de l’espace (1968), à peu près aussi ennuyeux, mais avec l’avantage de l’originalité.
Si vous voulez voir des robots rigolos, revoyez Planète Interdite (1956), tout simplement le meilleur, qu’on le prenne au premier ou au deuxième degré.
Mais n’allez pas voir Interstellar. C’est interminable.
Bon, je sais que, comme plus de 1 million de personnes à ce jour, vous irez quand même .
Mais vous aurez été prévenus.

7 réflexions sur « Interstellar (Critique aisée 41) »

  1. Puisque la polémique est engagée sur ‘Interstellar’ (que j’irai voir en anglais sans sous-titres québécois), je vous signale un autre avis, celui d’un modeste rédacteur d’OP-ED du New York Times, David Brooks qui soutient dans la tombée du 21 Nov. que: « dans ‘Interstellar’, Chistopher Nolan montre comment la science moderne [ou l’idée que s’en fait le commun des mortels, – dont je suis -] a changé la façon de concevoir l’amour, la philo-SOPHIE et la religion. » Rien que ça en 3 heures!
    Philippe, avec son sérieux habituel, rétorquera sans doute que ces trois zones d’hallucinations collectives ne sont pas plus sérieuses (comme si le faux sérieux était une vertu!) que les représentations que d’autres que lui se font des trouvailles des sciences modernes…

  2. Critiquer les critiques aisées de Philippe est donc bien difficile!

  3. « L’accent paysan ? » Hardly !
    Bien sûr qu’il n’existe pas d’accent paysan, pas plus qu’il n’existe un accent dentiste ou un accent conducteur d’engin ! Bien sûr que les accents sont berrichons, normands ou parisiens.
    Mais l’accent pratiqué par Matthew McConaughey, dont je viens de vérifier qu’il est effectivement né au Texas, aussi bien lorsqu’il est au volant de son pick-up Ford cabossé et poussiéreux que lorsqu’il pilote l’engin qui doit sauver le monde en changeant de galaxie, m’a fait penser à un paysan qui passerait avec aisance de la moissonneuse au 747. C’est tout juste s’il ne mâchonne pas un épis de blé en traversant un trou noir.
    Par ailleurs, je ne pense pas que les réalisateurs aient une prétention professorale quelconque quand ils nous expliquent scientifiquement comment voyager dans le temps sans problème grâce à l’amour et à la gravité. Roublards, ils nous assènent des demi-vérités quantiques pour tenter de justifier les invraisemblances de leur scénario, et se disent que du moment que le spectateur aura cru comprendre le début de l’argumentaire (Le temps n’est pas le même pour tout le monde. Ah ben, c’est ben vrai ça !) , embarqué dans le bruit et la fureur de l’action, il avalera le reste sans problème.
    Enfin, quand je fais une critique, c’est pour donner mon avis sur le film, la pièce, le bouquin, c’est peut-être pour engager les gens à y aller ou ne pas y aller, mais pas pour me moquer de ceux qui aiment quand je n’aime pas. Ou l’inverse.
    Quand je veux me moquer, j’écris des papiers spéciaux pour ça, du genre « J’en ai marre » ou « Comment démoraliser…. » ou encore parfois dans une chronique « Couleur Café ».

  4. L’acteur qui ressemble à Tony Blair est Jason Isaacs qui, dans The Patriot de Mel Gibson incarne « The Butcher, » Capitaine des Green Dragons britanniques dont les méthodes anti-terroristes ont été plagiées par les SS à Oradour en Juin 44.

  5. « L’accent paysan? » Hardly!

    Chez les WASP américains, je doute que l’on puisse distinguer les accents de classe ou de profession! Certes, il y a, aux États-Unis, de grandes différences de prononciation et même de construction de phrases entre communautés d’origine éthno-nationales différentes. Chez les WASPs, pure-laine, dues à une éducation de base assez élevée (j’aime cet oxymore!), il y a surtout, dans les accents (qui sont plutôt des vitesses d’élocution) des différences géographiques. Le Bostonien est proche du Brit. Le New Yorkais, le Baltimorien, le Philadelphien et les Washingtonien DC des accents de la Nouvelle Angleterre que l’on retrouve mieux articulés en Californie, État Hollywoodien, soucieux d’être bien compris de l’univers anglophone sur lequel le soleil ne se couche jamais. Par contre, le Sud est lent et s’accélère, doucement après le Texas et l’Oklahoma, sur le Midwest, du Missouri à l’Iowa, pays du maïs et du bacon.
    Par ailleurs, je doute qu’un accent se prenne lors d’une reconversion de la NASA à Gentleman farmer (Occupation des Jefferson, Washington et autres Pères Fondateurs).
    À part ce détail surprenant, je te fais confiance pour tes critiques de films.
    J’ai vu FURY hier, j’ai adoré!
    Il me semble qu’il y a une progression fascinante dans la description photographique de la circulation erratique des projectiles et de leur impact. Pour tenter d’y échapper, les spectateurs se mettent à ramper sous les sièges de leur voisine.
    J’ajouterai à ta liste des bons films de guerre, ‘Apocalypse Now,’ ‘ Platoon,’ ‘ Full Metal Jackett’ et, back to the past, ‘The Patriot’ (sur le Guerre d’Indépendance) de Mel Gibson dont Fury reprend, comme officier supérieur de Brad Pitt, l’acteur qui ressemble comme deux gouttes d’eau au premier ministre travailliste, copain de Bush 2, Tony Blair ainsi que les scènes de décapitation et de dépiétisation par obus et mitrailles.
    Tant de progrès dans l’armement en deux siècles pour aboutir aux mêmes effets cinématographiques interdits sur le net!
    Tous ces films confortent les Pacifistes dans leur haine de la guerre et méritent d’être vus et revus. Que la guerre est belle sur la pellicule! On peut rêver qu’elle y reste!!!

    J’irai quand même voir ‘Interstellar’ tout simplement parce que ‘femme veut!’
    Elle adore la science fiction parce qu’elle représente des galaxies qui n’ont rien à voir avec la quotidienneté que je lui prodigue.

    De mon côté, je pense que ce n’est pas parce qu’un film est trop long et ‘mauvais’ qu’il ne procure pas de plaisirs aux spectateurs mécontents.

    Après tout, tout le monde peut jouir, comme toi, du ridicule de la prétention professorale des réalisateurs et de la stupidité admiratrice des autres spectateurs…

  6. Drôle de lire ta critique car Fabio et ses filles y ont été (les filles voulaient absolument aller le voir en 4D)….de mon côté la durée et ce style de film m’ont fait reculer !……Ils l’ont même vu en version originale sous titré en portugais….Les filles n’ont rien compris…..cela ne leur laissera pas un souvenir impérissable !….

  7. Mon neveu de 21 ans, très cinéphile et amateur de science fiction, m’a fait à peu près les mêmes commentaires sur ce film… interminable ! Donc vous êtes tous deux sur la même longueur d’onde.

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