Eloge de la critique (Critique aisée 57)

Dans un bar de Broadway, la rencontre entre un adaptateur-metteur en scène-acteur , un peu éméché, avec la critique-reine de New York qui fait et défait les rois de Broadway avec un seul de ses papiers. Il lui demande:

-Qu’est-ce qui fait qu’on devient critique ?

Il prend le brouillon de l’article qu’elle est en train d’écrire et le lit :

-« Novice », c’est juste une étiquette ! « Fade », encore une étiquette ! « Marginalia », sérieusement ! On croirait qu’il faut de la pénicilline contre ça ! Encore une étiquette ! Tout ce que vous faites, c’est mettre des étiquettes. C’est de la foutue paresse ! En fait, vous êtes une connasse paresseuse !

Il attrape une fleur sur le bar et la lui montre :

-Avez-vous la moindre idée de ce que c’est ? Non, vous ne savez pas. Et vous savez pourquoi ? Parce que vous n’avez pas d’étiquette à mettre dessus. (…) Je ne vois rien sur la technique, la structure, l’intention…C’est un pur ramassis d’opinions merdiques étayées par des comparaisons encore plus merdiques. Vous rédigez deux paragraphes, mais au fond, rien de tout cela ne vous coute rien. Vous ne prenez aucun risque, aucun, jamais…

Extrait de Birdman, film d’Alejandro Gonalez Iñarritu

2 réflexions sur « Eloge de la critique (Critique aisée 57) »

  1. Je pense que cela fait du bien de temps en temps de dire à quelqu’un que l’on aime pas ce que l’on pense de lui, dire à un con qu’il est con peut l’amener à réfléchir, à lui faire bouger ces neurones et quel soulagement personnel !!!!!!

  2. C’est tellement bien dit !
    Que rajouter? Rien!
    Si non que l’alcool « parfois « ne rend pas idiot…..

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