Les feuilles tombent

Morceau choisi

Epictète

–Les feuilles tombent, la figue sèche remplace la figue fraiche, le raisin sec la grappe mûre, voilà selon toi, des paroles de mauvais augure ! En fait, il n’y a là que la transformation d’états antérieurs en d’autres ; il n’y a pas de destruction, mais un aménagement et une disposition bien réglés. L’émigration n’est qu’un petit changement. La mort en est un plus grand, mais il ne va pas de l’être actuel au non-être, mais au non-être de l’être actuel.

Le disciple

–Alors, je ne serai plus ?

Epictète

–Tu ne seras pas ce que tu es, mais autre chose dont le monde aura alors besoin.

3 réflexions sur « Les feuilles tombent »

  1. Hum? J’ajouterai à ma mon commentaire précédent, que cette transformation d’états antérieurs ne plait évidemment pas à tout le monde, aux nostalgiques, à ceux qui disent « c’était mieux avant », surtout à ceux qui craignent l’avenir et son cortège d’innovation, ce mot qui résume le concept de la destruction créatrice dont Monsieur Uber, s’il existe, est l’un des apôtres d’aujourd’hui. Bon, j’arrête là.

  2. Eh oui! Ainsi va le monde. Le remplacement d’états antérieurs. La doublure remplace la star vieillissante (Eve, évoquée il y peu); l’élève prend la place du maître (Aristote versus Platon); en économie même, c’est la grande théorie de Schumpeter, économiste américain très à la mode aujourd’hui, celle de la « destruction créatrice ».

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