Après le Brexit

Autant je considère que la décision référendaire -non, ce n’est pas le mot que je cherche- la décision idiote -c’est bien ça, c’est le mot- la décision idiote des Royaume Uniens est mal fondée, regrettable et dommageable, autant je trouve que pousser les grands bretons à partir le plus vite possible est inélégant.
Depuis deux jours, les anglais ont la gueule de bois. Laissons-les cuver un peu. Laissons-les réaliser que leur prochain Prime Minister sera peut-être cet enfant gâté, mal élevé et ébouriffé de la haute bourgeoisie anglaise, Boris Johnson. Laissons leur le temps d’imaginer ce que sera le UK sans l’Ecosse, peut-être même sans l’Ulster. Laissons les croire encore quelques jours que les cotisations qu’ils versaient à l’Europe seront à présent versées à leur système de santé, et que leur séparation de l’U.E. va les protéger de l’invasion de migrants qui les attend.
Eh, les gars d’outre Manche ! Il n’y a que les revanchards vieux velléitaires vexés qui veuillent vous virer vite fait en prenant des poses autoritaires et avantageuses, tels notre cher Président et nos chers députés européens. Tirez-vous les premiers, messieurs les Anglais, vous disent-ils, et plus fissa que ça ! Mais tout ce qu’ils veulent en fait c’est se venger, se venger du désamour dont vous venez de faire preuve, se venger comme une femme délaissée, se venger en vous foutant à la porte, tout ça parce que vous venez d’avouer que vous n’en pouviez plus, que vous alliez partir. Mais c’est que vous seriez bien restés encore un peu, hein ? juste le temps de trouver un autre appartement. Mais non, ils font semblant de vouloir que vous partiez tout de suite. En fait, je vous le dis, moi, si vous leur disiez ce soir « Poisson d’avril, c’était une blague, surprise, surprise, c’est la caméra cachée !  » ils en pleureraient de joie.

« Encore un instant, monsieur le bourreau » a dit je crois Madame du Barry sur l’échafaud. Alors, ayons un peu de classe, et laissons leur encore un instant. Nous verrons s’ils gardent leur « lèvre supérieure rigide ».

5 réflexions sur « Après le Brexit »

  1. Ah! On revient enfin à l’essentiel… le politique!

    En ce qui concerne l’élégance, le panache, le « Tirez les premiers , Messieurs les Anglais! » (Conséquence on a perdu ces ‘arpents de neige’ auxquels, selon Voltaire, se réduisait le Canada. Les Québécois et les Acadiens nous en veulent encore à mort de les avoir ainsi laisser tomber comme des Pieds-Noirs!), je crois que là, Philippe, hélas, a au moins deux siècles de retard!

    L’aristocratie ne figure plus sur les portraits de familles françaises; foi de Marie- Antoinette!

    Depuis Cambronne, les batailles se gagnent ou se perdent dans la m…de!

    Mais, la bourgeoisie de l’argent, – dont les spécimens anglo-saxons ascendants, Trump et Johnston qui se ressemblent un peu par leur désordre capilaire et beaucoup par le vide abyssale qu’il y a dessous – vit aux antipodes de l’élégance.

    Par contre, le droit, – dans la mesure où il peut être contourné et exploité dans ses ‘loopholes’ par le recours à d’excellents avocats aussi peu scrupuleux que véreux -,
    le droit, disais-je, va de pair avec la lenteur.

    La qualité de la justice, croit-on, est proportionnelle à la durée des procès et surtout à celle de la délibération du jury ou des juges! Une justice expéditive n’est que parodie du droit et preuve flagrante de l’incurie.

    Comme il n’y a pas de règlements (ni de sourates) auxquels soumettre l’application du Brexit, il est certain que, panache élégant ou pas, on en a pour longtemps. Peut -être pour aussi longtemps que la France – qui a perdu les deux référendums sur ce sujet et que Dominique évoquait au lendemain du Brexit – est, depuis, restée, malgré eux, dans l’Europe.

    Comparer l’impatience et le manque de classe de Hollande au comportement hystérique d’une femme après une demande de divorce, me semble s’inscrire dans la foulée des discours de Gustave Le Bon (d’ailleurs très mauvais) ou de Sigmund Freud, revu et corrigé par Michel Onfray.

    Il me semble, au contraire, que le très masculin, « Casses-toi salope! » de Hollande, pris antérieurement dans une situation personnelle prémonitoire à ce divorce international et qui faisait aussi écho au « Casses-toi, pauv’con! » d’un précédent président très distingué, eût été beaucoup plus approprié.

    Ceci dit, il faudrait maintenant passer aux choses sérieuses et se demander pourquoi le populisme et le terrorisme sont-ils tant à la mode de nos jours?

    Croyant fermement à la responsabilité de chacun (et à l’irresponsabilité d’aucuns), je suis La Boêtie à la lettre dans sa dénonciation ‘De La servitude volontaire ou CONTR’UN’ ( Paris, Gallimard, 1993 avec une excellente présentation de Nadia Gontarbert).

    Il faut savoir se dresser contr’un et donc ne jamais compter sur une femme ou un hommes providentiel. Ce serait un retour au paternalisme aristo-royaliste non-Ségolénien!

    À chacun d’entre-nous de s’équiper intellectuellement pour explorer ce qui va bien, comme ce qui va mal dans l’Europe en question!

    Peut être que le peuple européen consacre-t-il trop de temps à se faire de beaux jarrets (l’Euro réduit au foot) qu’il contemple à la télé et pas assez à développer son cervelet en pratiquant ce sport extrême qu’est devenu la lecture de chevet!

    Il faudrait d’avantage méditer le « NO SPORT » de Churchill!

    Encore une fois, les peuples ont les gouvernements et les médias qu’ils méritent!
    Au citoyen de SAVOIR ce qu’il veut! Et donc de former son ‘Heart & Mind’ pour mieux s’informer!

  2. Après le Brexit, le Bregret ?
    Il semble que quelques UKasiens regrettent déjà d’avoir voté leur sortie de l’UE. Je ne parle pas des 4 millions de personnes qui ont signé une pétition pour demander un nouveau referendum, sous le prétexte, ou pour la raison, que les arguments développés par les pro-Brexit étaient mensongers ! So what ? (En français : Et alors ? je ne sais pas pour les Royaumuniens, mais nous, nous avons l’habitude. ) Ils étaient mensongers, so what ? Mensongers, mais pas plus que d’habitude. Ce sont les tenants du Remain qui n’ont pas été bons, ils n’ont pas su combattre les arguments des Leave. Faut dire à leur décharge qu’il y a des faubourgs où ce n’est pas facile de contredire la démagogie (Manchester Sud ? Marseille Nord ?). Mais en tout cas, ils n’ont pas été bons.
    Donc, selon Marc Fiorentino, la City se met à espérer que le Bregret naissant va enfanter un nouveau référendum. J’aime bien Marc Fiorentino, il est drôle, acide, et il a l’air de savoir de quoi il parle. Du moins la plupart du temps. Mais là, je me demande si ce n’est pas ce qu’on appelle du « wishful thinking ». (En français : prendre ses désirs pour des réalités)
    Un deuxième référendum destiné à revenir sur le résultat d’un premier référendum ? J’entends déjà les démocrates de circonstance :
    « Mais vous n’y pensez pas ! Le peuple souverain s’est exprimé ! Son avis, quel qu’il soit, doit être respecté ! L’idée même d’une nouvelle consultation est une atteinte intolérable (elles le sont toujours, les atteintes) à la démocratie ! Et nous appelons dès aujourd’hui le peuple à manifester dès le premier jour de beau temps, et les agents de la SCNF, de la RATP et de la Météo Nationale à se mettre en grève immédiatement !  »
    Personnellement, moi-même, en ce qui me concerne, je me considère comme démocrate (comme presque tout le monde, d’ailleurs). Mais je suis surtout pour le respect des règles. (Tout petit déjà, les entorses aux prescriptions des cartes « chance » du Monopoly me choquaient beaucoup). Il y a des règles, et aucune règle ne prévoit qu’en cas de mauvais résultat d’un référendum, on efface tout et on recommence.
    Par contre, tout démocrate que je sois, je trouve que le recours au référendum est une ânerie en général. Les raisons sont faciles à expliquer, mais longues. Donc, ce sera pour une autre fois.
    Par contre, encore (deux fois de suite « par contre », c’est comme deux signes « moins », ça fait « plus »), si on admet que le peuple UK a exprimé son avis la semaine dernière, qu’est-ce qui empêche de vérifier s’il n’a pas changé d’avis après mûre réflexion ?
    Si un référendum était organisé demain et montrait un résultat inverse au précédent, de quel droit dirait-on que, cette fois-ci, ce ne serait pas la voix du peuple qui se serait exprimée, mais celle de quelqu’un d’autre ?
    Bon, c’est bien beau tout ça, mais ça ne se fera pas, ou alors il y faudrait une habileté politique diabolique, et ça, Cameron n’en a pas fait la preuve récemment. Boris Johnson ? Je doute qu’il comprenne même de quoi il est question. De Gaulle, Mitterrand peut-être ( je suis désolé de les mettre pour une fois sur le même plan) auraient pu parvenir à faire passer une telle volte-face. Churchill, surement, avec sa passion de l’Angleterre, son pragmatisme et son habileté à changer régulièrement de camp politique. Mais pas Cameron, il est trop bien élevé.
    Attendons la suite, l’homme ou la femme providentielle, qui sait ?

  3. Je suis également vraiment navré de cette décision qui laisse encore une fois la jeunesse de nouveau de coté!!
    Pouvoir prendre un billet sur un coup de tête pour n’importe quelle ville européenne est tellement génial.
    Les Irlandais vont voir leur pays réunifié, et leur population augmenter en peu de temps!
    Tout cela est bien dommage! Et se sont encore ces politiquards de Mde qui font tout et n’importe quoi. C’esr comme en France! Nous nous savons et donc contentez vous de voter!!
    A entendre ce que S.Royal dit comme conneries nous l’avons échappé belle.

  4. « You can’t have your cake and eat it too », voilà en substance ce que répondent aux Anglais – un dit-on bien de chez eux – bon nombre des dirigeants qui se disent Européens. L’UE est mal partie depuis longtemps et j’espère que le catharsis provoqué par le Brexit – que je regrette amèrement – sera salutaire, mais j’en doute sérieusement vu ce que sont ces dirigeants, toujours plus préoccupés par leurs petites cuisines internes que par la construction européenne.

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