Cours de mythologie 1ère année-Leçon 7

Orphée, la fin
ou
Je chante, je chante soir et matin,  / Je chante sur mon chemin…

– Ô Muses, raconterai-je ici comment Orphée tenta de ramener au jour sa défunte épouse, comment il parvint à séduire les riverains du Styx pour parvenir jusqu’à sa belle et comment il convainquit Hadès de la laisser partir ? Dirai-je l’hypocrite condition imposée par Hadès et l’impatience coupable d’Orphée qui tuèrent Eurydice une seconde fois ? Chanterai-je l’immensité du chagrin d’Orphée, errant parmi les plaines herbeuses et psalmodiant sa peine aux belles cavales qui les broutent ?

Bon, écoute, le Poète, là, tout de suite, on n’a pas le temps ! Et puis, on la connaît déjà par cœur ton histoire. Tu l’as même publiée ici même, il n’y a pas si longtemps. Alors, maintenant, ça va comme ça !

– Vous êtes sûres ?

Certaines !

– Bon, d’accord ! Mais est-ce que je vous ai raconté la suite ? Laissez-moi au moins vous raconter la suite ! Vous verrez, c’est très beau et pas très long. S’il vous plaît…

Si ça peut te faire plaisir ! Mais parle dans cette belle langue concise du pays des Lacédémoniens, la Laconie.

– Ouais…! Super ! Eh bien, voilà : Eurydice est définitivement défunte et Orphée momentanément triste. Il se console en trouvant une place de prêtre dans un temple d’Apollon en Macédoine. De sa voix sublime, accompagné de sa lyre merveilleuse, il chante les louanges du dieu des Arts qui lui fournit le gîte et le couvert. Dionysos, dieu de la vigne et de la folie, en est jaloux. Il ordonne aux Ménades, ces femmes déchaînées qui le suivent toujours en cortège, de le venger. Orphée et les maris des Ménades se rassemblent dans le temple d’Apollon pour y prier. Les furies y pénètrent. Elles tuent tous leurs maris et mettent Orphée en pièces. Elles jettent sa tête dans le fleuve. Mais la tête flotte et continue à chanter jusqu’à Lesbos. Recueillie par les Muses, on l’installe dans une caverne où elle chante des oracles sans discontinuer. Cela agace Apollon qui se met debout sur la tête d’Orphée et lui dit :  » Cesse donc de te mêler de mes affaires, il y a trop longtemps que je te supporte, toi et tes chants !  »
Vexée, la tête se tut.
Et moi aussi.

Ça va ? C’était suffisamment laconique ?

NDLR. Cette histoire, absolument véridique, est rapportée par Robert Graves dans son énorme ouvrage, « Les Mythes Grecs » ‘1125 pages, Le Livre de Poche)

R.Graves est également l’auteur d’un livre qui m’enchante chaque fois que je le lis : « Moi, Claude, empereur ». Un jour, il faudra que je vous en parle un peu plus.

Contrôle des connaissances :
– quel est, en Attique, le montant du salaire horaire d’une femme de Ménade ?

 

2 réflexions sur « Cours de mythologie 1ère année-Leçon 7 »

  1. Réponse à la Q? du rédacteur, Lui, Philippe, Empereur (il fallait y penser, nos ancêtres auraient fait l’économie de Napoléon, le petit!):

    Elles (les femmes de Ménade, mariées à d’autres) se payent en nature (après un laconique séjour de formation dans les Carpates, elles s’abreuvent du ‘sang’ de leur mari)… et la nature n’a pas de prix! foi de Nicolas, L’Écolo. (Hulot, pas Sarko, le mini-mini napoléon qui, après un troisième Empire avorté en voudrait un 4e.!)

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