Sully (Critique aisée 85)

Sully
Clint Eastwood – 2016
Tom Hanks

Le 15 janvier 2009, le vol US Airways 1549 décolle de l’aéroport de La Guardia à destination de Charlotte avec 155 personnes à bord. A peine à quelques centaines de mètres d’altitude, il percute un vol d’oiseaux qui détruit ses deux réacteurs. En quelques secondes, le commandant de bord Chesley (Sully) Sullenberger juge qu’il ne pourra rejoindre aucune piste proche et décide d’amerrir sur l’Hudson River. Il passe au-dessus du Washington Bridge et pose son A32O sur la rivière le long de l’ile de Manhattan. Les 155 passagers et membres d’équipage seront évacués par les nombreux ferries, bateaux de pompiers et de garde cotes qui se sont portés à leur secours.

Tout le monde connait cette histoire. Clint Eastwood a pris le sujet pour en faire son dernier film.

On aurait pu s’attendre à un film catastrophe classique, avec exposition des principaux personnages, par exemple le pilote et ses soucis ménagers, une ou deux hôtesses, avec leurs problèmes de mariage ou de divorce, quatre ou cinq passagers, dont un très antipathique, un contrôleur aérien novice, et puis une tension qui monte par le simple contraste entre l’insouciance des passagers et la connaissance que le spectateur a de ce qui va se passer, le décollage routinier et tout de suite le choc avec les oiseaux. On aurait eu alors le calme du pilote, le professionnalisme de l’hôtesse en chef, la crise de l’hôtesse en second, les larmes de passagères, et puis la dignité de la vieille dame, les mains qui se serrent, les prières, les aveux, les promesses. Et puis on aurait eu la sueur qui coule sur le visage du pilote, le manche à balai qui tressaute dans ses mains, les passants médusés qui voient l’avion au ras de l’eau, et puis le choc sur l’Hudson River, vu de l’extérieur, puis de l’intérieur, puis de l’extérieur à nouveau, l’avion qui s’immobilise, et puis les passagers pétrifiés, l’eau qui s’insinue dans la cabine, les cris de panique, la bousculade, l’hôtesse en chef qui fait régner l’ordre, tandis qu’à l’extérieur, les ferry convergent vers l’épave, les hélicoptères s’envolent, les hommes grenouille sautes dans l’eau, les passagers agitent les bras, et puis, et puis…Et puis, on aurait eu … un pur cliché.

Mais on n’a pas ça, pas du tout.  Parce que le film commence avec le crash de l’avion sur un building de Manhattan. C’est Sully, le pilote, qui rêve et qui imagine ce qui aurait pu se passer.

La suite est faite d’une alternance de petites scènes en flash-backs, semblables à celles que j’ai décrites plus haut (embarquement, check-list, décollage, oiseaux, etc.…), entrecoupées de séances de la commission d’enquête (suspicion sur la justesse de la décision d’amerrir) et de scènes plus intimistes (les cauchemars de Sully, ses doutes).

Les acteurs sont très bon. Tom Hanks, dans sa sobriété habituelle, mais aussi le co-pilote, une montagne de solidité, et un très bon personnage très secondaire, le contrôleur aérien.

L’ensemble donne un bon film, toutefois moins complexe et moins réussi qu’un film du même genre réalisé il y a quelques années : Flight, avec Denzel Washington.

 

Une réflexion sur « Sully (Critique aisée 85) »

  1. Rien a ajouter. C’est un très bon « feel good movie » comme ils disent là-bas et comme doivent d’ailleurs le penser les 155 rescapés de cet amerrissage réussi.

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