¿ TAVUSSA ? (24) Aggiornamento

Quitte à me répéter, je le répète : Macron n’était pas mon candidat. Je l’ai dit à tous ceux qui passaient à ma portée. Je l’ai écrit dans mon blog à plusieurs reprises. (Vous pouvez vérifier en cliquant sur les titres suivants « Mais dans quelle langue Macron parle-t-il ?« , « Thriller« , « Apostrophe aux sondés« , « Jours critiques« ). Et je le redis aujourd’hui : Macron n’était pas mon candidat. Mais il a été élu, et bien élu. Ceux qui ont examiné les chiffres disent même que c’est le président le mieux élu de la Vème, y compris Charles De Gaulle en 1958 et exception faite de Chirac, le candidat unique de 2002.

Ce n’était pas mon candidat, il a été élu, je devrais donc en éprouver une certaine frustration. Eh bien, figurez-vous, pas du tout !

Je n’en suis pas encore à la béatitude ni à la satisfaction, mais ce que je ressens ce matin, assis à la terrasse du Royal Turenne, ce serait plutôt comme du soulagement. Et pourquoi donc, me demanderez-vous ?

Eh bien d’abord parce que le Pingouin est parti. De sa démarche dandinante, poussant devant lui sa petite bedaine auto-satisfaite, arborant son expression habituelle de ravissement et d’incrédulité, il a rejoint sa petite voiture et il est reparti vers son petit destin. Bien sûr, il n’a pas su s’empêcher de passer son aileron dans le dos de son successeur d’une façon paternaliste tellement insistante que c’en était gênant pour tout le monde et plus particulièrement pour le président-élu. Bien sûr, il n’a pas su s’empêcher de déclarer qu’il laissait le pays dans un meilleur état qu’il ne l’avait trouvé, ce qui a failli gâcher la cérémonie tant tout le monde avait envie de rigoler. Bien sûr, il a dit qu’il se tiendrait à la disposition de son successeur pour le conseiller, ce qui a failli faire pleurer ceux qui venait de finir de s’empêcher de rigoler. Bien sûr, bien sûr, il a fait du Pingouin… Mais tout de même, il est parti. Et ça, ça soulage.

Un autre sujet de soulagement, c’est l’attitude et le discours du petit Emmanuel. D’un discours creux et emphatique, qui me semblait fait d’une suite d’aphorismes à la Paolo Coelho,  il m’a semblé passer au cours des dernières semaines à un discours plus volontaire, plus affirmé, pas encore très concret, mais en tout cas plus solide, et je dois dire que sa prestation à sa conférence de presse commune avec Mme Merkel m’a impressionné. A part une hésitation et un faux-sens, le discours et les réponses furent donnés clairement, sans ces hésitations et circonvolutions auxquelles le Pingouin nous avait habitués. Ça aussi, ça soulage.

Mais dans ce que j’éprouve ce matin à l’angle de la rue de Turenne et de la rue des Francs-Bourgeois, il n’y a pas que du soulagement, il y a aussi de la curiosité, de l’intérêt. C’est intéressant d’observer la mise en œuvre de ce procédé presque clairement affiché de vouloir, après avoir fait éclater la gauche, faire éclater la droite. Ça va être intéressant de voir où se placeront exactement les lignes de fracture des anciens partis. Ce sera même amusant d’avoir à examiner pour la première fois depuis longtemps où se placer soi-même avant de déposer son bulletin dans l’urne prochaine. Dans les mois qui viennent, ce sera distrayant de regarder comment les syndicats, les groupes d’intérêt, les fonctionnaires, les pauvres, les riches, les minoritaires, les lycéens, les insoumis, les dormeurs debout, les soi-disant dentistes, les prétendus notaires et même les députés s’opposeront aux mesures énergiques que le petit Emmanuel nous promet.
Croyez-moi,dans les mois qui viennent, on ne va pas s’ennuyer.
Alors, vous l’avez surement compris, j’ai décidé, avec d’autres (1), de lui laisser sa chance, au petit Emmanuel (2).

Ça doit le soulager, vous ne croyez pas ?

Notes

(1) Extrait de la chronique du 16/05 de TTSO (Time To Sign Off) : « On est comme vous, quel qu’ait été notre vote, on se dit « donnons sa chance au produit »,non seulement parce que l’affiche est belle (un président de 39 ans non issu des partis traditionnels), mais surtout parce que croire – à nouveau – en notre pays, c’est si bon, et c’est pas si c… »

(2) Ici, aucune intention ironique ou méprisante dans l’adjectif « petit », plutôt même de l’affection, tout au moins le bénéfice du doute.

 

19 réflexions sur « ¿ TAVUSSA ? (24) Aggiornamento »

  1. Cher René-Jean,

    OK, mei wenti comme disent les Chinois, c’est à dire no problem. J’avais l’intention de faire aujourd’hui un texte beaucoup plus important concernant nos échanges sur le JDC, mais un dégât des eaux intempestif provoqué une fois de plus par l’appartement au-dessus du mien m’a occupé une bonne partie de la journée. Ce sera peut être pour ce week end. Ciao!

  2. Cher Paddy,

    Tu as raison!

    Je reconnais que l’éloignement, non seulement ‘outre atlantique,’ mais surtout hors communauté physique JdC dans laquelle il vous arrive de vous voir de temps à autres, j’imagine, me rend exagérément paranoïaque (et il se peut que Trump aussi m’ait contaminé). Il arrive que mes réponses, un peu trop spontanées et donc irréfléchies, soient disproportionnées. Je vous prie de m’en excuser!

  3. Puisque ‘la confusion’ sur les sexes des Dominiques est bien venue sur ce blog… il faudra vivre avec la confusion des petites phrases anodines des commentateurs!

    ET tolérer que l’on confonde, pour quelques temps, les prénom et nom propre Philippe!

    Le Grand Apôtre de l’Incommunicabilité et de la Confusion!

  4. Cher René-Jean,

    J’avoue que tes réponses me déconcertent souvent, qu’elles s’adressent à moi ou qu’elles s’adressent à Philippe. Peut-être que je ne les lis pas comme il faudrait pour en saisir tout le sens. C’est peut-être pareil pour toi avec mes propos. Faut voir!

    Take care,

    Paddy

  5. « Heureusement, maintenant qu’il a la bénédiction du grand prêtre de la Loge, ses 100 jours de lune de miel avec les anoblis sont assurés! »

    ?

  6. Cher Paddy,

    D’accord pour la mutinerie des moussaillons sur le Vaisseau Spatial Terre qui, pour eux, n’est qu’une galère!

    Moi aussi j’aime la marine mais ce n’est pas la peine de l’écrire dans le JdC, elle se passe fort bien de moi!

    Pas comme Macron qui ne saurait se passer de Philippe!

    Heureusement, maintenant qu’il a la bénédiction du grand prêtre de la Loge, ses 100 jours de lune de miel avec les anoblis sont assurés!

  7. Après vérification car ma mémoire me trahit souvent, la citation de Jacques Perret est: « Il va de soi que tout trafic est ennobli par la voile ». Je ne m’ennoblierais pas en trahissant le texte de Jacques Perret, grand romancier (je sais que Philippe partage cette opinion), au style dilettante avec humour souvent, homme droit et de droite, vrai marin.

  8. Ouf! Moi aussi j’ai eu peur, mais comme je l’ai dit plus tôt le Bourgeois est susceptibles et tout ce qui se dit dans le JDC à propos des Bourgeois et de la bourgeoisie (petit b) m’intéresse, cela va de soi. De même, tout ce qui touche à la marine (petit m) m’intéresse au plus haut point, surtout s’il s’agit d’aventures à la voile, de batailles navales, de courses, de ports, de marins, de capitaines (oui, souvent de réels fashos à leur bord; je recommande le chef d’œuvre du genre écrit par Jack London: Le loup des mers), de mutineries (absolument indissociables de l’aventure maritime, celle du Bounty ou celle du Caine pour citer deux exemples différents), etc. La littérature abonde de romans historiques ou fictifs, toujours passionnants. Alors, de grâce, oublions la Marine Le Pen. Personnellement, je ne lui vois qu’une qualité, ses origines familiales de la Trinité-sur-Mer, mais elle n’a rien à voir avec la marine. Son rafiot fait l’eau et coulera bientôt; les rats le quittent et la mutinerie se prépare. Enfin, histoire d’ennoblir mon propos (plutôt que l’anoblir), je citerais pour terminer:
    Aristote bien sûr: « Il y a trois sortes d’hommes: les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer ».
    Jacques Perret (romancier et marin): « Cela va de soi, tout trafic est ennobli par la voile » (Mutinerie à bord).

  9. « Merci de ces mises au pas… (je croyais que les fashos marins avaient été battus!) »
    Cela veut-il dire que ces « mises au pas », venant d’un Bourgeois majuscule et d’un « Germanoprate » juché sur ses talonettes à la Sarkozy, relèvent d’un fascisme à la Le Pen ?

  10. Au 2e tour de bataille navale, Emmanuel a coulé Marine! Non?

    Quant à la confusion voulue; que l’on ne se plaigne pas si d’autres l’entretiennent involontairement?

  11. Qu’est-ce qu’un fasho marin ?
    Quant aux pseudonymes qui apparaissent en tête des commentaires, c’est le choix de leur auteur. Peut-être souhaitent-ils entretenir la confusion ?

  12. Cher Philippe et Cher Paddy

    Merci de ces mises au pas… (je croyais que les fashos marins avaient été battus!)

    Désolé d’avoir offensé les Bourgeois que je ne visais pas, seuls les petits ‘b’ me consternent! Surtout lorsqu’ils cherchent à s’anoblir, d’où mon grand B pour grande monture!

    et pour ‘Dominique…’ (qui sont alors au moins 2 sur ce blog) il faudrait préciser avec un petit ajout qui permettrait de conserver l’anonymat tout en contournant le risque de confusion…

    De toutes façons cela ne retire rien au compliment… comme j’avais lu l’analyse entre les deux tours, je l’ai appliquée au 2e. Je n’ai pas dit que ce Dominique avait changé d’avis entre les deux. Dire que Macron était son candidat au second tour n’exclut en rien qu’il ait pu l’être au premier!

    Me chercherait-on des noises ou des poux?

    Quant à ‘la rationalisation a posteriori…’ c’est plutôt, de ma part, le constat d’une erreur, celle de m’être abstenu… Il est vrai qu’admettre ses erreurs est une activité si peu répandue que beaucoup lisent à l’envers ce genre d’aveu qui leur est impensable!

    De plus, j’ai exprimé plusieurs fois sur ce blog mon souhait de voir Nicolas Hulot se lancer en politique depuis des mois. J’avais même déjà fait le lien avec ses vacances bretonnes à la Tati (avec un grand T… il s’agissait alors d’un autre Monsieur Hulot avec un grand H) bien avant que Macron se mette en marche!

    Je vais finir par penser qu’on me cherche des noises…

    Le parano d’outre-atlantique

  13. Une remarque sur l’intervention de René-Jean. Quand on parle d’un bourgeois ou des bourgeois au sens d’une catégorie sociale ou autre, on écrit le mot avec un b minuscule, que le ou les bourgeois en question soient petits ou grands, francs, bons, antisoixantehuitards ou germanopratins. Le B majuscule s’applique au patronyme d’une personne ou pour évoquer une famille qui porte ce patronyme (« mes amis Bourgeois et Ravault sont venus dîner hier soir en bonne entente » par exemple), et exeptionnellement pour évoquer l’ensemble historique et honorable que sont les Bourgeois de Calais. Sinon, il peut y avoir confusion, fichtre, et on peut même heurter malencontreusement la susceptibilité pointillonnne d’un Bourgeois.

  14. Et je précise que d’après ce que le Dominique avait dit : « Voila deux mois que j’ai choisi Macron… », Macron était son candidat dès le premier tour.
    Mais il le précisera peut-etre lui-même.
    Pour ce qui est du 2ème tour, Macron était le candidat de 66 % des votants exprimés.

  15. Une seule réponse à cette rationalisation politique a posteriori, comme toutes les rationalisations d’ailleurs : la Dominique à qui tu t’adresses est en fait un Dominique.

  16. Macron, au second tour, était le candidat de Dominique! Elle en a fait la défense et l’illustration sur ce blog, alors que d’autres n’allaient en ce sens que par dépit du Front National, Bravo Dominique!

    La tendance centriste (fusionnant droite et gauche modérées) qu’il incarne est celle qu’avait promue Daniel Cohn-Bendit (avec Hervé Algalarrondo dans: ‘Et si on arrêtait les conneries, plaidoyer pour une révolution politique,’ mars 2016). Beaucoup de Bourgeois antisoixantehuitards ont cru que Daniel était de Gauche parce qu’il avait les cheveux roux (Cohn-Bendit, le Rouge!) en fait, il n’était qu’anti De Gaulle pour des raisons faciles à comprendre si l’on réécoute ce que le Général a dit, juste après la victoire fulgurante d’Israël concluant la Guerre des Six Jours, en 67!

    J’ai lu cet ouvrage encore tout chaud alors que j’étais de passage en France en mars 2016. Il m’a alors laissé froid, n’y voyant qu’un jeu de mécanique politique franco-français!

    Aux premier comme au second tours, ne voyant pas de politiciens de gros calibre vraiment altermondialistes se pointer (sauf à l’extrême gauche, genre Autou) je me suis abstenu. L’anti-européanisme de Mélenchan et son personnage me répugnant!

    Par contre, vous vous souviendrez, éventuellement, que j’ai toujours regretté que Monsieur Hulot ait suivi à la lettre l’injonction de Jacques Tati de rester en vacances en Bretagne!

    Si j’avais su que Macron penserait à lui pour son ministère élargi de l’Écologie et que ce dernier sortirait de sa Bretagne pour le diriger, j’aurais fait les 3h de queue sous la pluie montréalaise pour voter pour lui.

    Ce qui me plaît chez Nicolas Hulot ce n’est pas l’écologisme qu’il partage avec Cohn-Bendit (sur certains aspects des écolos, j’ai des doutes qui me viennent de ma méfiance des Ventriloques du Divin, de la Nature et de la Raison) mais la façon dont il claironne que, pour aborder sérieusement les grands problèmes auxquels l’humanité est confronté, c’est par l’établissement urgent d’une ‘gouvernance mondiale.’ (dont les modalités restent à préciser, ‘un machin’ comme l’ONU mais très, très consolidé!)

    Il rejoint là, le projet des internationales socialistes de Jaurès. Ce projet m’intéresse pas tellement parce qu’il était socialiste (l’acception de ce terme varie avec le temps) mais parce qu’il est ‘international’ et vise à contrer les excès de pouvoir des dirigeants des multinationales du capitalisme ‘sauvage’!

    Le pouvoir capitaliste global doit voir ses excès contraints par un ‘contre pouvoir’ veillant à défendre les intérêts de celles et ceux qui en souffrent à travers le monde, souvent réduits à l’inutilité absolue alors qu’elle n’est qu’économique, et ce, de façon très temporaire!

    Je pense que Macron a entrevu le problème que Nicolas Hulot a bien cerné, maintes fois dénoncé et dont il me semble intuitionner une grande partie de la solution. C’est là la principale raison de mon espoir en cette équipe! Pourvu que ÇA MARCHE!

  17. En gros, je partage ce qui se est dit, à une remarque près toutefois: si Chirac était le candidat unique en 2002, dans ce cas Macron l’était aussi en 2017, peu importe si ça l’a été avec 82 % des suffrages exprimés ou avec 66%. Dans l’un ou l’autre cas, on est très loin d’une adhésion plébiscitaire. Chirac en 2002 a choisi de s’endormir sur ses lauriers tandis que Macron semble determiné à capitaliser sur son score pour agir et réformer selon ses plans. Bon, on verra! Pour l’instant, après une mutinerie réussie, il fait un sans-fautes dans sa prise de commandement du navire dans la tempête et moi aussi j’attends de voir avec curiosité ce qui va se passer dans les 6 semaines à venir avec quelques questions à la clé: en admettant qu’il réussisse la pulvérisation façon puzzle des partis traditionnels, imposera-t-il un parti « godillot » à l’assemblée ou saura-t-il tenir compte du parti LR (ou ce qu’il en restera) et de sa représentativité au 1er tour? Saura-t-il se débarrasser du sparadrap Bayrou? J’espère qu’il se souviendra de sa lecture de L’Ile au Trésor pour savoir que tout fomenteur de mutinerie (Long John Silver) doit d’abord se méfier de ses acolytes et même éliminer les plus prétentieux, c’est Jim Hawkins qui vous le dit!

  18. NDLR
    Compte tenu de l’actualité trépidante qui nous préoccupe en cette période post et pré-électorale à la fois, le texte de MarieClaire, Le Souffle, qui devait être publié ce matin a dû être reporté à dimanche prochain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *