Démocratie, ignorance et savoir

Anti-intellectualism has been a constant thread winding its way through our political and cultural life, nurtured by the false notion that democracy means that « my ignorance is just as good as your knowledge. »

Isaac Asimov

L’anti-intellectualisme a été un fil conducteur constant qui a serpenté à travers notre vie politique et culturelle, nourrie par la fausse idée que démocratie signifie que  « mon ignorance est bien aussi bonne que votre savoir ».

Isaac Asimov (1920-1992)
Enorme écrivain de Science-Fiction, il est notamment l’auteur de « I, Robot ! » et de Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation, etc..

5 réflexions sur « Démocratie, ignorance et savoir »

  1. Ça fait 3 fois que j’essaye de mettre mon sac de sel dans cette affaire et trois fois que mes écrits se sont envolés comme des paroles!

    Erreur de manip. de ma part ou censure instantanée… Heureusement, je ne suis pas paranoïaque alors que j’ai les meilleures rasions au monde de l’être!

    Même si Obama me semble très bien discourir – je n’ai pas suivi cette allocution aux ‘graduates’ sur CNN mais le speech qu’il a fait à la chambre des communes à Ottawa.

    Ce n’est pas CNN mais la CBC qui l’a diffusé en direct. CNN, en Amérique, préfère céder l’antenne aux gesticulations bruyantes de Donald Trump, ça attire plus de téléspactateurs étatsuniens.

    À propos de la citation d’Isaac Asimov, j’avais déjà fait part de mon malaise devant l’idée de mettre en palimpseste l’opposition manichéenne bien vs. mal ou savoir vs. ignorance sur l’équation de base de la démocratie: un(e) citoyen(ne) = une voix.

    Je n’avais pas encore compris que Philippe, dans sa noblesse, souhaitait substituer à la république, le royaume des philosophes!

    Mais les philosophes ou les savants ou les romanciers savent-ils de quoi ils parlent?

    Pourriez-vous me donner un seul exemple dans lequel ‘CE’ de quoi on parle a approuvé ou conforté nos propos à son égard?

    Comme nous l’ont rappelé les Sophistes, Gorgias ou Protagoras, peu importe, « que l’on parle de Dieu, de la Science ou de l’Histoire ce sont toujours des êtres humains qui en parlent… »

    À moins que l’on ne s’appelle Moïse, Jésus ou Mahomat ou encore Jeanne d’Arc (même si Cauchon ne l’a pas crue), nul d’entre nous a entendu Dieu, la Science ou l’Histoire lui parler ou a lu leur écriture.

    Ce sont toujours des prêtres, rabbins ou imams, des chercheurs ou des historiens qui se sont interposés en ventriloques entre Dieu, la Science, l’Histoire et nous.

    Mais il y a mieux! Qui décide que l’on sait bien DE QUOI on parle?

    Dieu, la Science ou l’Histoire nous font-ils passer des examens?

    Non seulement ce sont des hommes qui parlent à leur place mais ce sont aussi des hommes qui jugent du fait que l’on parle bien d’eux!

    On sait de quoi on parle quand on récite bien notre catéchisme et que l’on tient des propos sur la Bible ou le Nouveau Testament ou sur le Coran qui sont conformes aux propos que tiennent sur le même sujet ceux qui évaluent le fait que l’on sache de QUOI on parle. Il est vital de ne pas s’aligner sur un schisme identifié comme tel.

    En science, ce sont des détenteurs de Ph.D. donc des savants qui jugent si le doctorant sait de quoi il parle. Ils le font à partir du paradigme partagé par les membres du jury. Vérité hier (ex. l’amiante ne présente pas de danger pour la santé des hommes et peut être utilisée dans la construction des édifices et des moyens de transport) mensonge aujourd’hui!

    En histoire, comme en religion, les faits ne nous jugent point mais les historiens diplômés qui les décryptent à partir d’un école de pensée à laquelle ils ont dû s’inscrire pour être eux-mêmes diplômés.

    On ne sait donc jamais de quoi on parle au juste mais seulement que si on suit la même façon d’en parler, le même style, la même symbolique que nos collègues, ceux- ci nous conforteront dans l’illusion qu’ils croient que nous partageons avec eux parce que nous utilisons les même formules magiques qu’eux!

    Je doute donc qu’en politique savoir DE QUOI on parle soit une possibilité raisonnable. Il faut savoir à qui l’on parle en utilisant les formules magiques à la mode dans la communauté des personnes auxquelles on s’adresse…

    Sur ça, Trump, en bon marketer, ne se trompe pas.

    Les populations ont les leaders qu’elles méritent. C’est céder à la ‘political correctness’ que de chercher des excuses, comme l’ignorance, aux gens qui votent selon leur savoir!

    ce sont certains savoirs désuets qu’il faut changer (en attendant de changer demain ceux qui prévalent aujourd’hui) et non l’ignorance qu’il faut combler!

  2. Le slogan du jour: « Dump Trump ». Celui-là je l’adore!

  3. Un citoyen = une voix quel que soit le citoyen…
    les rois philosophes, la tyrannie des sages… c’est encore et toujours une forme d’aristocratie qui, selon Bourdieu et Passeron, reste très héréditaire. Insertion, par la naissance, (l’homme bien né! de Corneille), dans le capital culturel physique, stocké dans l’esprit, le cœur et la bibliothèque des parents et accès – grâce aux parents – à des réseaux interpersonnels de gens érudits…

    Parmi les lieux où les propos, ici reproduits, d’Azimov me semblent des plus pertinents on trouve les comités de co-gestion des programmes universitaires nord-américains et particulièrement, ceux que j’ai connu à l’Université du Québec à Montréal.

    Paradoxalement, c’est au niveau sous-gradué et donc là où les étudiants en savent le moins, qu’ils se retrouvent à égalité avec les enseignants dans la prise de décision concernant la gestion des programmes. À la maîtrise, ils ne sont plus que deux sur six et au doctorat, alors qu’un doctorant peut enseigner aux sous-gradués, il n’y en a plus qu’un sur six.

    Rassurez vous, les diplômes qui distinguent les sachants des ignorants ne sont encore attribués que par des profs. accrédités! Et même dans les universités, dites démocratiques, nul n’ignore que la cooptation reste la règle dominante!

    Mais que vaut le savoir universitaire? pas grand chose! à entendre les propos des détenteurs de gros comptes dans les banques du Panama ou du Luxembourg?

    De toute façon, l’ignorance c’est comme la connerie, elle n’existe que chez celles et ceux qui ne votent pas comme nous!

  4. Le savoir, l’ignorance??? Socrate est passé à l’histoire pour avoir dit, selon Platon: « Je sais que je ne sais rien! » Et encore, en bon Sophiste, il n’en était même pas certain!

    Par contre le fric. C’est clair et ça se mesure bien! Il n’a eu de cesse d’acheter les Démocraties!

    De quoi se plaint-on à droite?

  5. C’est la vaste question de la démocratie, toujours d’actualité, illustrée aujourd’hui par Trump, théorisée par Churchill qui aimait le répéter: « It has been said that democracy is the worst form of government except all the others that have been tried. » « The best argument against democracy is a five-minute conversation with the average voter. » Oui, mais voilà une autre question: ceux qui savent des citations nourrissent-ils l’anti-intellectualisme?

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